Actes du 19e colloque de l’ABSS – Table des matières

Villes et villages : urbanisme, démographie, économie, commerce, Actes du 19e colloque de l’ABSS, Avallon, 17-18 octobre 2009, Dijon, Association bourguignonne des sociétés savantes, Avallon, Société d’études d’Avallon, 2010, 279 p.


VIGNIER (Françoise), « Échos du colloque », p. 9.

BAUDOT (Françoise), « Accueil des congressistes », p. 15.

LÉGER (Bernard), « Les cent-cinquante ans de la Société d’études d’Avallon », p. 17-25.

L’urbanisation

CHAPUIS (Robert), « Vers des campagnes citadines en Bourgogne ? », Conférence inaugurale, p. 27-34.

Résumé. La campagne comme la nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Qu’est-elle en train de devenir ? Les campagnes sont grignotées par les villes. Nos campagnes sont démographiquement et socialement citadinisées. Bientôt les villes seront à la campagne !

NOUVEL (Pierre), « Genèse du phénomène urbain dans le sud-est du Bassin Parisien : apport des travaux archéologiques récents dans le département de l’Yonne », p. 36-59.

Résumé. La question de la genèse du phénomène urbain dans les régions occupées par la civilisation celtique fait, depuis les années 1980, l’objet d’un débat intense. L’apparition des premières villes, au cours de la protohistoire, est l’un des terrains les plus fertiles de la recherche archéologique récente. Retour sur une découverte récente, le fait urbain avant la conquête romaine. Les multiples agglomérations gauloises et romaines en Bourgogne du Nord. On termine par une analyse des sept phases successives de création du réseau urbain sur l’ensemble de la Bourgogne du Nord.

DELAHAYE (Gilbert-Robert), « Une ville des morts à l’époque mérovingienne : Quarré-les-Tombes (Yonne) », p. 60-72.

Résumé. Par un véritable paradoxe, c’est parce qu’il avait conservé une vitalité et une importance économique certaine que le bourg de Quarré-les-Tombes, dans le Morvan icaunais, va devenir à l’époque mérovingienne une sorte de ville des morts, un de ces lieux où les dévots d’un saint se font inhumer ad sanctos, au voisinage d’un lieu de culte conservant une relique de ce saint. Une analyse des nombreuses études sur les origines de la concentration de sarcophages, toujours visibles à ce jour, permet d’approcher les causes et les effets de cette pratique de l’époque mérovingienne.

HAASÉ (Pierre), « La reconstruction de l’hôtel de la maréchaussée de Vézelay (1782-1791), dernier grand chantier de l’Ancien Régime dans l’élection de Vézelay », p. 74-87.

Résumé. En dépit de finances fragiles, durant les trois décennies précédant la Révolution, les Vézeliens ont tenu à rénover leur patrimoine commun. Ces chantiers entretinrent l’illusion d’une grandeur qui s’effaçait déjà. L’hôtel de Ville et celui de la maréchaussée, parvenus jusqu’à nous, sont de bons exemples de l’architecture des années 1780.
Toutefois le chantier de la Maréchaussée traîna en longueur en raison des manquements de l’entrepreneur, Albespeyre. Entre temps la Gendarmerie avait remplacé la Maréchaussée et l’État avait récupéré la propriété du bâtiment sans indemniser la ville. En 1833 cette dernière tenta de se faire indemniser, en vain.
La gendarmerie de Vézelay (aujourd’hui occupée par la Poste et des H.L.M.) reste un des plus anciens bâtiments de ce type encore visibles en France après avoir été utilisé par la brigade pendant plus de deux siècles.

GIRARD (Grégory), « Une ville et ses proches villages à travers leurs cahiers de doléances : l’exemple de Saulieu et de son bailliage », p. 89-100.

Résumé. Après un cadrage historique et geographique du baillage, les cahiers de doléances sont analysés. Les profils des divers rédacteurs sont situés. Les analogies entre rédactions sont étudiées. On passe en revue les grands sujets : constitution, agriculture, commerce, justice, impôts, religion. On découvre le cadre économique du chef-lieu de bailliage ainsi que celui des communautés rurales qui en dépendent. Les revendications se font l’écho de situations économiques, commerciales, sociales, existantes.

Le commerce des villes

RICHARD (Jean), « Les bourgs marchands des villes ducales en Bourgogne (XIe-XIIe s.) », p. 103-109.

Résumé. La naissance et la croissance de quartiers voués au commerce et à l’artisanat en annexe aux châteaux chefs-lieux de comtés, dont les titulaires jouissaient des droits de marché, sont intervenues dans le duché de Bourgogne entre la fin du Xe et celle du XIIe siècle, à Dijon avec le Vieux Marché et le Marché Neuf, à Beaune en deux étapes, à Autun (Marchaux), à Semur (le bourg Notre-Dame), à Avallon (le marché), à Châtillon-sur-Seine. C’est à la fin du XIIe que s’y joint la concession de franchises, qui est postérieure au développement économique de ces lieux d’échange.

PEPKE-DURIX (Hannelore), « Le commerce des forains à Dijon à la fin du Moyen Age », p. 110-130.

Résumé. A la fin du Moyen Age, le commerce des forains à Dijon bénéficie d’une richesse documentaire remarquable. Des sources variées, comptables aussi bien que normatives, éclairent le rôle dans la vie économique de la ville de ces personnes n’y habitant pas, producteurs ou revendeurs des alentours fréquentant les marchés urbains.
Dès la seconde moitié du XIVe siècle, apparaissent des comptes relevant d’une fiscalité spécifique aux forains aussi bien que de la fiscalité générale. Pour subvenir à ses besoins financiers, la municipalité créa, avec l’autorisation ducale, plusieurs impôts indirects particuliers frappant le commerce des forains, puisque ceux-ci échappaient aux impôts directs levés sur les habitants de la ville et de sa banlieue. Au-delà des détails qu’ils contiennent sur l’apport des forains dans l’approvisionnement de la ville, ces comptes – ou, à défaut, les tarifs de ces taxes spécifiques – jettent également quelques lumières sur le rôle des forains comme clients du commerce urbain.

LAMARRE (Christine), « Avallon à la veille de la Révolution : activités et vie économique », p. 133-146.

Résumé. Avallon est, au XVIIIe siécle, une des plus peuplées des petites villes de Bourgogne ; elle bénéficie généralement dans les dictionnaires d’économie ou de géographie d’une description et de portraits flatteurs. L’étude des listes fiscales (notamment de celle de 1788) permettra de caractériser plus précisément ses activités majeures, les atouts et faiblesses de la cité. Cette étude est menée en confrontant à d’autres petites villes qui étaient alors d’importance démographique comparable, comme Châtillon-sur-Seine, Cluny ou Tournus et sa preque voisine, Semur-en-Auxois. On voit se dégager le portrait d’une capitale administrative doublée d’une ville de résidence dotée d’activités rares à ce niveau de population. Pour le reste les activités dominantes sont liées à la ressource essentielle, le bois, et au commerce.

LAMBERT (Sébastien), « Les relations entre la ville de Saulieu et la campagne environnante à travers les marchés et les foires, de la Révolution à la fin du Second Empire », p. 149-171.

Résumé. Les foires et les marchés des petites villes ont toujours été des lieux de la convivialité mais aussi celui des échanges économiques. On étudie les relations économiques et sociales qui se nouent dans et autour des marchés et des foires entre une petite ville et son environnement rural proche, plat pays, villages du canton et des cantons voisins. La ville de Saulieu est un centre du commerce local grâce à ses marchés hebdomadaires et à ses foires mensuelles. Ces assemblées périodiques sont le lieu de réunion des citadins et des ruraux, et il s’y noue des complémentarités ou des conflits économiques et sociaux.

RICHARD (Hugues), « Recherches sur les foires et marchés d’Avallon et de ses environs de l’Ancien Régime au début du XXeme siècle », p. 172-187.

Résumé. Des foires et des marchés existent, notamment à Avallon et à Vézelay, depuis le Moyen Age. Dans les derniers siècles de l’Ancien Régime, les huit foires d’Avallon sont source de profits, mais aussi de préoccupations pour la ville, qui doit se défendre contre les tentatives de concurrence de localités voisines. Pendant la Révolution, la création de nouvelles foires et marchés est demandée et les autorités font réaliser des enquêtes sur ces réunions. Ces deux tendances se poursuivent au cours du XIXème siècle, ce qui permet de mieux connaître ces rassemblements, surtout consacrés au commerce du bétail et de l’alimentation. Le déclin des foires commence au début du XXème siècle.

Liens entre villes et villages

MOTTET (Gérard), « Villes et villages du Morvan », p. 188-201.

Résumé. Tant en termes démographiques que de rapports vécus, de mentalités, de données statistiques, le propre du Morvan est de compter de nombreux villages et fort peu de villes. Après un rappel de l’évolution démographique et économique du passé, on se penche sur l’évolution des villes situées dans le Parc naturel régional et à sa périphérie.

PASSAQUI (Jean-Philippe), « Entre villes et campagnes, les cités minières du bassin de Bourgogne-Nivernais au XIXe siècle », p. 203-217.

Résumé. On analyse la création de cités minières, nées du développement des principales houillères de Bourgogne-Nivernais (Blanzy, Montchanin, Épinac, La Machine) et de quelques exploitations secondaires (mine de fer de Mazenay), dans le but de fixer une population ouvrière dont l’attachement au monde rural est bien connu. Il en résulte une création d’ensembles de cités qui portent encore à ce jour leur identité d’origine. En paralléle se sont créés des exploitations agricoles, des moulins et des commerces, spécialement attachés au ravitaillement des populations des cités minières.

GLAIZAL (Pierre), « Les improbables souterrains de l’Yonne : une tradition vivante », p. 218-233.

Résumé. Dans toutes les régions de France circulent des légendes de souterrains, reliant des édifices anciens (chateaux, monastéres, églises) sur des distances parfois impressionnantes et malgré d’insurmontables difficultés techniques. Ce théme est répandu dans l’Yonne. On met en relief les codes stricts qui régissent ce corpus, les régles d’apparition des variantes et de possibles clés d’interprétation. Le légendaire urbain est à la fois vivant et en constante régénération.

Les villages

GOURLET (Daniel), HAASÉ (Pierre), « Vivre et mourir en Basse-Bourgogne au XVIIIe siècle : l’exemple d’Asquins (Yonne) de 1740 à 1790 », p. 234-249.

Résumé. Entre 1740 et 1790, la paroisse d’Asquins ne connut qu’un desservant, l’abbé Barthélémy Grognot, qui marqua durablement les lieux par deux campagnes de travaux à l’église Saint-Jacques: reconstruction du clocher et de la façade en 1755; réhaussement du choeur, pose de boiseries et rénovation du mobilier de 1762 à 1774. Il en profita pour freiner les inhumations ‘in ecclesia’ appréciées par les notables, précédant ainsi la législation de 1776.
D’autre part, Grognot et ses vicaires, après 1780, tinrent scrupuleusement les registres paroissiaux B.M.S. Celui des sépultures nous livre une chronique de la vie villageoise : maladies, mortalité infantile, morts violentes dont les accidents domestiques et les accidents de rivière, suicides camouflés… Derrière les notations du curé, se devine la figure d’un prêtre réagissant aux évolutions de la société et des mentalités sur un demi-siècle.

MILLAT (Pierre), « Les noms de lieux de l’Avallonnais hérités de l’arbre et du végétal », p. 251-263.

Résumé. À diverses époques, la dénomination des lieux habités s’est faite à partir de facteurs divers et variés : noms de personnages, qualité du sol, nature du relief, nom de saints personnages, présence de l’eau, etc. Dans l’Avallonnais, région boisée par excellence, l’arbre et le végétal ont apporté un ensemble de toponymes influencé par les différentes essences forestières et leurs peuplements. Ainsi, les noms de localités, existants ou disparus, se sont inspirés des bois de la sylve traditionnelle, des buissons broussailleux, ainsi que de la couverture végétale surabondante des plantes.


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